Pour certains, un lien routier à l’Est qui viendrait créer un véritable périphérique autour de notre capitale nationale ne serait qu’une « singerie ». La décision du gouvernement ne serait que « politique », une manière, évidemment, de dire qu’il s’agit d’une décision non éclairée.
Or, comme signataires de la Coalition de l’Est qui regroupe près de 100 MRC, municipalités et organisations des deux côtés du fleuve, incluant Kamouraska, nous souhaitons rappeler qu’un nouveau lien représenterait un gain substantiel pour la sécurité et pour le développement économique de la grande région de Québec et de tout l’Est de la province.
Qui croit vraiment que Québec ne pourrait pas, du jour au lendemain, se retrouver avec un pont fermé, à moitié ou en totalité, comme le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine l’est depuis des années ? Cela dit, l’argument de la prudence est renforcé, dans le contexte de la Capitale-Nationale, par l’opportunité que ce nouveau lien représente pour la mobilité, le tourisme et le développement économique bien au-delà de Lévis et Québec.
En effet, en plus de garantir la sécurité économique de la grande région de Québec, un nouveau lien routier représenterait aussi un moyen de favoriser l’intégration régionale du Bas-Saint-Laurent et de Charlevoix. Le bouclage à l’Est d’un circuit routier périphérique, à quelques pas du Port de Québec, est aussi une opportunité de favoriser l’intermodalité des transports à partir de Québec qui est, avec son port en eaux profondes et ses connexions ferroviaires, un des principaux pôles de transport de la province. À ces considérations s’ajoute aussi le contexte économique nord-américain incertain qui doit nous inciter à promouvoir davantage le développement économique régional.
Même au plan de la mobilité, le rapport de CDPQ Infra nous rapporte que le trajet de Lévis à Québec, en passant par un nouveau lien à l’Est, serait raccourci de 30 minutes, une économie de temps considérable. La CDPQ Infra précise par ailleurs que cette situation pourrait évoluer avec la croissance démographique anticipée sur la rive sud. Et, évidemment, les calculs de la CDPQ ne tiennent pas compte du temps de parcours des citoyens et citoyennes à l’extérieur de la Communauté métropolitaine de Québec.
Autrement dit, rangeons la piñata et faisons du nouveau lien un héritage pour les générations futures! Nous avons les moyens et les garde-fous nécessaires pour faire du nouveau lien un projet dont tout le Québec pourra être fier.
Alain Vallières, Pierre Lefrançois et Marc-Alexandre Brousseau, pour la Coalition de l’Est. Les auteurs sont respectivement maire de Saint-Vallier et directeur général de Développement économique Bellechasse, préfet de la MRC de la Côte-de-Beaupré et président de la Table régionale des élus municipaux de la Chaudière-Appalaches.
